Toudbweogo, le 15 avril 2025 –
Dans une atmosphère empreinte de ferveur et d’espérance, les fidèles de la paroisse de Toudbweogo se sont réunis pour une grande veillée de prière, organisée avec une précision remarquable. L’événement, minutieusement planifié, s’est déroulé dans une ambiance de recueillement, d’enseignement spirituel et de louange, reflétant la vitalité et la foi profonde de la communauté chrétienne locale.
La rencontre a débuté à 16h30 par une phase d’accueil et d’installation des participants, orchestrée par le responsable MAV. Cette première étape, d’une durée d’une heure, a permis de créer un climat propice à la prière, favorisant la disposition intérieure des fidèles.
À 17h30, la prière communautaire a été lancée, portée par l’équipe de l’intercession, donnant le ton d’une soirée centrée sur l’invocation collective et la communion des cœurs. Suivirent de brèves informations d’usage à 17h50, dispensées par le noyau organisationnel de l’événement.
Le chapelet, conduit par les membres de la paroisse hôte, a rythmé la tranche horaire de 18h à 18h30, introduisant une phase méditative et mariale.
Un enseignement courageux sur la question du suicide
Moment central de cette veillée, l’enseignement spirituel, confié à l’Abbé Abel, a marqué les esprits tant par sa profondeur que par la délicatesse du sujet abordé : le suicide et la place de la miséricorde divine face à cette réalité douloureuse. S’appuyant sur l’Écriture Sainte, la Tradition de l’Église et le Magistère, l’Abbé Abel a guidé l’assemblée dans une réflexion empreinte de compassion et de vérité.
Le prédicateur a rappelé que le suicide plonge les familles dans une douleur mêlée de honte, de silence et d’interrogations : « Où est Dieu dans une mort si soudaine ? Peut-on prier pour une personne qui s’est suicidée ? L’Église autorise-t-elle des funérailles chrétiennes dans ce cas ? »
À travers un parcours biblique éclairant, il a montré que l’Ancien Testament évoque le suicide sans condamnation explicite, citant Saül (1 S 31,4) et Samson (Jg 16,30), tous deux honorés par une sépulture digne. Le Nouveau Testament, quant à lui, mentionne le suicide de Judas (Mt 27,5), mais sans s’attarder sur l’acte lui-même, laissant place au mystère de la miséricorde divine.
L’Abbé Abel a ensuite souligné que, selon le Catéchisme de l’Église catholique (n° 2280-2283), bien que le suicide soit un acte grave, « la responsabilité peut être atténuée » par la détresse psychique, et que « l’on ne doit pas désespérer du salut éternel des personnes qui se sont données la mort ». Il a cité le Code de droit canonique (can. 1176 et 1184), rappelant que les funérailles chrétiennes peuvent être célébrées pour ces défunts, sauf en cas de scandale manifeste.
Faisant écho à l’appel du pape François à l’ouverture et à la miséricorde, il a conclu en affirmant que l’Église, comme mère pleine de compassion, prie pour tous ses enfants. L’assemblée, profondément touchée, a été invitée à méditer cette prière :
« Seigneur, accueille ton serviteur [nom] dans ta paix. Toi qui sondes les cœurs, prends en pitié ses blessures et donne-nous, à nous qui restons, l’espérance de ta Résurrection. Amen. »
Une soirée de louange et d’élévation
Après ce moment de recueillement et d’enseignement, les louanges – parlées et chantées – ont pris le relais, animées par Jean Djiguemde et Milado. Dans une dynamique d’exaltation et d’action de grâce, la communauté a exprimé sa foi à travers des chants vibrants et des paroles inspirées.
À 20h, David Boene a livré un message percutant, tiré de l’Évangile selon saint Jean (3,16) : « Peuple du Burkina Faso, Dieu t’a tant aimé qu’il a envoyé son Fils Jésus-Christ pour ton salut. » Ce rappel de l’amour inconditionnel de Dieu a résonné comme une parole de consolation et d’appel à la confiance.
La séquence de ministère qui a suivi, de 20h30 à 21h15, également conduite par David Boene, a offert aux fidèles un espace pour l’intercession personnelle et communautaire. Beaucoup ont vécu des moments forts de prière, de guérison intérieure et de renouveau spirituel.
À 21h15, un temps d’action de grâce a été introduit par Milado, avec la collaboration de la Commission Offrande, du modérateur et du directeur de prière. Ce segment solennel a permis de clôturer la veillée dans la gratitude, à travers les offrandes, les remerciements et la bénédiction finale.
Une clôture paisible, portée par l’unité
Enfin, de 21h30 à 22h, la veillée s’est conclue par une phase de désorganisation calme, accompagnée d’une prière communautaire et d’informations générales pour la suite des activités paroissiales. Tous – intercesseurs, organisateurs et fidèles – ont participé à ce dernier acte de communion, dans un esprit de fraternité.
La veillée de prière à Toudbweogo aura été, à bien des égards, un témoignage vibrant de la foi vivante de l’Église locale. À travers la louange, l’écoute de la Parole, la prière intense et un enseignement courageux sur le drame du suicide, la communauté s’est montrée unie, résiliente et enracinée dans l’Espérance chrétienne.
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Rédigé par Maxime SAWADOGO
